Yves Rondelet, président d ‘ « Apiculteurs sans Frontières » a animé ce Mardi Alternatif de ACTE en sensibilisant les 75 personnes présentes sur les dangers qui menacent les abeilles et donc l’humanité.

Cette abeille, petit animal qui existe depuis des millions d’années, a les mêmes besoins que l’homme : de l’eau, de la végétation, une température adaptée…Mais plus l’homme « progresse » plus l’abeille souffre. Les haies arrachées, la monoculture, la standardisation des forêts, les pesticides, les épandages de lisiers d’élevages industriels, la situation devient catastrophique pour les insectes (80 % ont disparu) et notamment les pollinisateurs. Et la mondialisation ajoute du danger avec l’importation du frelon asiatique, de l’acarien appelé varroa…

Les effets pour l’homme sont déjà bien  prévisibles :

  • la production agricole menacée par moins de pollinisation
  • la biodiversité en péril
  • donc la menace de malnutrition
  • l’envolée des prix alimentaires
  • la baisse de  nos défenses immunitaires
  • les risques de conflits et d’ exode
  • et bien sûr la diminution de la production de miel

Les abeilles ne votent pas, alors décidons de les aider pendant qu’il est encore temps : jachères fleuries, fauches tardives, plantations mellifères, communes sans pesticides, consommation de produits bios, cantines bios, ruches communales, plantation de jardins-forêts, sensibilisation des citoyens…

L’Association « Apiculteurs sans Frontières »  propose la création de terrains plantés pour les ruches, celle de ruchers partagés avec formation et entraide. Déjà à Oslon, Fragnes, la Truchère, Virey, St Ambreuil, des projets prennent forme.

Pour rejoindre cet élan vital pour les abeilles comme pour l’humanité : http://www.apiculteurssansfrontieres.fr/ .

Complément d’information : https://reporterre.net/Les-insectes-vous-manquent-et-tout-est-depeuple


Interview d’Yves Rondelet

Le Dr Yves Rondelet a été maire-adjoint de Fragnes, professeur au lycée La Colombière. Il est apiculteur et président de l’ONG Apiculteurs sans frontières. Docteur en géographie, il travaille sur des aménagements de territoires favorables aux abeilles et autres pollinisateurs. Yves Rondelet donnera une conférence à l’invitation de l’Association chalonnaise pour la transition écologique, mardi 12 mars.

Quel constat peut-on dresser aujourd’hui quant à la disparition des abeilles ?

« Le constat est accablant pour les apiculteurs : des pertes de colonies situées chaque année autour de 30 % du cheptel et souvent beaucoup plus. Beaucoup de particuliers font cette remarque : “On ne voit plus d’abeilles”. Pour les arboriculteurs, la pollinisation n’est plus assurée aussi bien que par le passé… On verra que les chiffres sont inquiétants, surtout pour l’avenir, y compris celui de notre gastronomie bourguignonne ! »

Quelles sont les causes essentielles et reconnues de cette hécatombe ?

« On verra aussi que cette situation est imputable aux évolutions récentes de l’empreinte de l’Homme sur l’espace géographique aux différentes échelles, depuis la simple parcelle de céréales, de pré, de forêt, jusqu’à la planète-monde. Le phénomène se généralise très rapidement. »

Des solutions sont-elles encore possibles pour limiter, voire éradiquer la disparition des pollinisateurs ?

« La grande question à se poser c’est : “Qui peut quoi ?” La colonie d’abeilles nous montre la voie : une ouvrière, seule, ne peut presque rien. La ruche entière, en action, réalise des prodiges (dont certains, indispensables pour la nature tout entière et pour l’économie des humains). Et elle le fait dans une mobilisation générale et l’unité d’action. Un exemple à suivre ! »