Comme chaque deuxième mardi du mois, nous avons organisé le 14 janvier, une soirée conviviale autour d’une conférence illustrée par des projections et un débat animé par Antoine DAVID, garde-forestier, membre de l’association.
Environ soixante-dix personnes ont participé à cette manifestation au 25 rue Pierre Bridet à Chalon-sur-Saône.
Le parcours d’une goutte d’eau au cours des ans, dans notre région, a permis d’évoquer les très nombreuses thématiques liées au cycle de l’eau.
Érosion et transport de matériaux plus ou moins grossiers et de sédiments le long du cours, en fonction du débit, notamment lors des crues.
Influence de l’homme : barrages, dragage.
L’extraction du sable, ajoutée à l’élévation du niveau de la mer entraîne le recul rapide du trait de côte maritime.
Ressources en eau douce. À Chalon, nappes phréatiques dont le niveau est en lien avec la variation de débit de la Saône. Au niveau mondial, nombreux risques de conflits liés au partage des ressources en eau douce.
Notion de stress hydrique, c’est-à-dire « eau consommée vs eau disponible ». Quand le prélèvement est supérieur au renouvellement, il en découle la baisse du niveau dans les nappes.
Énergie lié à l’eau douce : Trois exemples typiques :
– Arabie Saoudite, désalinisation de l’eau de mer, énergie fournie par le pétrole
– Chine, barrages pour détourner les cours d’eau et pompage
– Inde, pompage de la nappe phréatique.
Gestion de l’eau en France : Très contrôlée, et ce depuis longtemps, avec de nombreux intervenants à tous les niveaux. Déjà le 8 avril 1898, l’État crée la Police de l’eau pour « veiller à ce que les nouveaux usages industriels de l’eau restent compatibles avec la salubrité publique et pour veiller à l’égal accès à la ressource en agriculture ». Depuis, de nombreuses lois cherchent à organiser la gestion de l’eau sur tout le territoire.
Le Grenelle de l’environnement (2007) définit la notion de « zones de captage prioritaires ». Son application reste malheureusement incomplète à ce jour. Polluants très nombreux dans les nappes.
Antoine DAVID prend quelques exemples locaux : polluants chimiques, bactériologiques, pesticides, nitrates, mais aussi caféine, médicaments, nicotine.
Eau potable : Prélevée dans les nappes ou des retenues d’eau, rarement dans les cours d’eau. Depuis les années 1900, des analyses sont régulièrement effectuées. Reste le problème des non-détectables.
En France, l’eau potable est à un niveau globalement satisfaisant. Procédés plus ou moins efficaces et coûteux. Paradoxalement, l’eau potable est meilleure en ville qu’à la campagne ! Pertes de 10% dans les circuits : entretien nécessaire.
Usages de l’eau. Gros consommateurs : Nucléaire, industrie, usages domestiques, agriculture. Consommation directe par personne en France : 54 m3/an par an au compteur. Mais en tenant compte de l’eau « indirecte » : 1875 m3/an.
Eau en agriculture : Distinction importante entre eau prélevée et eau consommée. Prélèvement 9% vs consommation 80% (transpiration – perte atmosphérique). Cas du Maïs qui a besoin d’eau en période sèche (été) vs le Sorgo dont les besoins en eau sont mieux répartis sur l’année et qui pourrait être une solution d’avenir. Rôle positif de l’humus dans le sol. Les bassins de stockage d’eau sont des solutions apparemment positives, mais finalement inadéquates (évaporation – concentration en sels divers).
Végétaux et sécheresse : Exemple des arbres où il y a circulation continue de l’eau (sève) par osmose et transpiration des feuilles (par les stomates). La sécheresse (50°C) peut provoquer l’apparition de bulles d’air dans le circuit et la mort par « embolie ». Des cartes présentant l’évolution de la répartition des arbres en France en fonction de différentes hypothèses ont été commentées.
Épuration de l’eau : Présentation des différentes étapes de l’épuration de l’eau et de leur fiabilité : boues, matières organiques, les résidus de produits pharmaceutiques restent un problème.
Selon le niveau initial de pollution, le coût de la dépollution est plus ou moins important. Exemple de la ville de Sophia Antipolis qui traite les micropolluants par l’ozone. Rôle du phosphore qui en excès peut présenter comme l’azote des inconvénients. Rejet dans les cours d’eau. Réutilisation agricole techniquement possible (Israël).
Cours d’eau, un écosystème : indicateurs sur l’état du cours d’eau : les diatomées, macro-invertébrés et poissons. Rivières en général en bon état en France. Objectif : retrouver l’état écologique antérieur.
Mais pour la Saône et la Seille, encore beaucoup de travail à faire !
Zones humides : Zone tampon, siège d’une grande biodiversité.
Navigation : Effet désastreux découlant notamment du dragage nécessaire au chenal de navigation.
Nucléaire : Prélèvement très important qui contribue à réchauffer très sensiblement l’eau des cours d’eau, notamment l’été (normes). Les réacteurs n’ont pas été conçus dans un contexte de réchauffement climatique.
Le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte une résolution qui reconnaît que « le droit à l’eau potable et à l’assainissement est un droit de l’homme, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l’exercice de tous les droits de l’homme ».