Ce 12 Décembre, dernier Mardi Alternatif de l’année 2023, était dédié à l’Agriculture Biologique.

Olivier Devêvre, éleveur et président du Groupement des Agriculteurs Biologiques de Saône-et-Loire (GABSEL) épaulé par Philippe GUIGUE, auditeur ECOCERT (label bio) animait ce débat sur l’intérêt de l’agriculture biologique.

L’Agriculture Biologique est encore sous-représentée dans notre département.
En effet, alors que 11% de la Surface Agricole Utile nationale est en bio (14% des fermes), cela ne représente que 4,6% en Saône-et-Loire (9,5% des fermes) où la plupart des installations en bio se font dans le secteur du maraîchage, mais peu dans les secteurs de l’élevage qui ne trouve pas de débouchés spécifiques et de la viticulture en raison de la forte présence des coopératives.

Le développement de l’agriculture biologique est confronté à plusieurs problèmes. Citons :

  • la PAC avec son système de subventions qui favorise les exploitations les plus productivistes
  • la loi d’orientation agricole qui met sous le boisseau la formation des jeunes à l’agriculture biologique
  • la multiplication des labels (tels que Haute Valeur Environnementale ou Agriculture Raisonnée) qui viennent concurrencer le label AB, le seul à être soumis à un cahier des charges précis et à des contôles.

Comme les autres exploitants agricoles, les agriculteurs biologiques subissent de plein fouet les effets du changement climatique.
Ainsi, Olivier Devêvre a calculé que, ces 10 dernières années, la surface en herbe nécessaire pour nourrir le même troupeau a doublé en raison des aléas climatiques.

Bien d’autres questions ont été abordées :

  • celle des prix du bio, avec la nécessité de prendre en compte les obligations de protection environnementales de cette agriculture
  • l’association Terres de Liens qui permet à des jeunes agriculteurs de s’installer en bio sans s’endetter pour leur vie entière.

Le GABSEL a pour missions d’aider les agriculteurs dans leurs démarches de conversion en bio et de faire la promotion de l’agriculture biologique,.
Pour cela , ils interviennent dans les écoles (primaires et collèges surtout), un peu dans les lycées agricoles (en général 3 fois par an), mais pas du tout dans la formation des enseignants agricoles qui n’ont pas de module obligatoire en bio.
Le GABSEL participe par contre à la formation des cuisiniers de collectivité.

Il référence sur son site internet https://www.biobourgogne.fr/gabsel_184.php la liste des producteurs bio du département.

La transmission des exploitations agricoles

Un changement de modèle agricole est inéductable.

En règle générale, les exploitations bio ne rencontrent pas de difficultés en matière de transmission.

Au moment d’arrêter son activité, la possibilité de convertir les terres cultivables en zones couvertes de panneaux photovoltaïques est tentante au regard du revenu moyen de 3000€ par an et par Ha.


Les échanges ont été nombreux avec les participants qui ont constaté qu’il y avait encore bien du chemin à parcourir et des combats à mener pour que cette agriculture durable prenne toute sa place pour nourrir sainement la population.

Un ultime rappel à acheter bio et local !