Marche pour la forêt

Manifeste de Tronçais

« La planète Terre n’a pas besoin d’émissions de CO2 supplémentaires. Elle a besoin de résilience et de forêts qui la refroidissent.» C’est en ces termes que le 25 septembre 2017, 190 scientifiques de la communauté internationale [1] ont interpellé les responsables de l’Union Européenne, posant ainsi en termes clairs l’enjeu vital pour la biosphère d’une gestion forestière réellement durable.La forêt n’est pas un objet de spéculation financière de court terme… Lire la suite

Manifeste de Tronçais Télécharger

Initiative citoyenne

la marche pour la forêt arrive ce jeudi dans notre département , elle se dirige en direction de la Forêt de Tronçais

Ce jeudi en fin d’après midi, des agents forestiers mais aussi des citoyens engagés ou non d’ailleurs dans des associations environnementales, arriveront au bourg d’Epertully, entre Nolay et Epinac. Il s’agit de la première étape dans notre département de la marche Mulhouse-Cérilly . Une marche destinée à attirer l’attention de l’opinion publique, des élus locaux et autres, sur la situation de la gestion des forêts publiques de l’hexagone. Un constat, il y a moins de crédits, moins de gardes et d’agents forestiers pour entretenir et gérer les forêts, ce patrimoine risque d’être livré au privé… Lire la suite

Mobilisation pour la forêt en France

par Lucas Sprecher

« La forêt n’est pas un objet de spéculation financière de court terme[1]».

Le modèle de gestion durable des forêts en France est actuellement menacé, et de nombreuses organisations se mobilisent en signant un manifeste pour la convocation d’un grand débat public afin que les citoyens exercent enfin leur droit de regard et d’expression sur le sujet.

Depuis le 17 septembre les agents de l’ONF (Office National des Forêts) parcourent la France à pied. Des gardes-forestiers, soutenus par l’ensemble des personnels de l’ONF et d’autres corps de métiers (aménagistes, ouvriers forestiers, « sigistes », commerciaux..) ont entamé une longue marche pour dénoncer l’industrialisation croissante et la surexploitation des forêts françaises, ainsi que la restructuration et la privatisation « rampante » de l’ONF. En bref, leur action vise à dénoncer une tendance qui va à l’encontre d’une gestion forestière réellement durable, pourtant vitale à la biodiversité et à la préservation de notre patrimoine naturel. Cette initiative rassemblant 2 000 personnes a permis d’aller à la rencontre des populations, d’informer et de sensibiliser, mais aussi d’apprécier leur soutien dans cette lutte.

La situation actuelle peut-elle continuer ainsi ? D’un côté, la direction entend prélever en 2020 environ 1 million de mètres cubes de bois de plus qu’en 2014. D’un autre côté, en 30 ans à l’Office, 4 emplois sur 10 ont été supprimés, passant de 15 000 à 9 000 employés. Les agents se trouvent dans une grande détresse, dont la cinquantaine de suicides enregistrés depuis 20 ans et les nombreuses dépressions des agents démotivés par leur travail sont les symptômes les plus frappants.

Le 25 Octobre, les marcheurs mobilisés ont convergé à la forêt de Tronçais, berceau de la sylviculture. Au terme de cette marche ils ont fait connaître un manifeste plaidant pour un retour à la raison dans lequel on peut lire : « La forêt n’est pas un objet de spéculation financière de court terme. C’est le rempart de nos enfants face à une crise écologique et climatique qui s’emballe. C’est l’eau potable, la biodiversité et la résilience, l’épuration de l’air, le stockage d’une partie du carbone en excès dans l’atmosphère et la possibilité d’en stocker dans le bois matériau. C’est aussi notre lieu de connexion avec la Nature. Renoncer à tous ces bienfaits serait pure folie ».

Les signataires de ce manifeste appellent à en finir « avec les incitations croissantes à transformer les forêts pour satisfaire des appétits industriels de court terme non soutenables. Comble du cynisme, ces orientations sont présentées depuis le Grenelle de l’environnement sous couvert d’écologie. »

Ils demandent enfin la convocation d’un grand débat public « que la forêt française mérite aujourd’hui plus que jamais depuis plus d’un siècle » sur la politique de gestion forestière : « La notion de bien commun impose par ailleurs que la société civile prenne part aux décisions forestières, et dispose d’un droit de regard sur la gestion des forêts publiques qu’elle reçoit en héritage et doit transmettre à ses enfants ».

QUATRE MARCHES POUR DÉFENDRE LA FORET FRANÇAISE

L’initiative a été lancée par des agents de l’Office National des Forêts ( O.N.F ), elle bénéficie du soutien de plusieurs organisations syndicales ( 1 ) mais aussi d’associations ( 2). « Ce jeudi, c’est notre 16éme jour de marche » résume Philippe Berger, Secrétaire national du SNUPFEN ( affilié à l’Union Syndicale Solidaire ».

M.Berger a quitté Mulhouse le 26 Septembre. Ses collègues sont partis de Strasbourg, d’autres de Perpignan et de Valence. Chaque jour, près d’une cinquantaine de marcheurs, participent à cette initiative. Les quatre marches convergeront à Cérilly, le 25 Octobre prochain, tout près de la forêt de Tronçais, l’une des plus grande forêt de France…

TIRER LA SONNETTE D’ALARME POUR DIRE « PRIVATISATION-DANGER »

« La gestion forestière est en difficulté. Le modèle économique de l’Office National des Forêts mis en place en 1966 est menacé. Le cours du bois est en chute, il ne renumére plus la gestion financière. L’O.N.F n’échappe pas à la suppression d’emplois, à une chute des effectifs » déplore M. Berger. Ce dernier a noté aussi « la suppression récente d’un centre de formation de l’ONF à Nancy». ..
« IL y a un éloignement de nos collègues, ils sont moins nombreux, les relations de proximité tissées au fil des années avec les élus ruraux sont moins nombreuses» a relevé Eric Béraud, lui même agent forestier et maire du village de Lusigny su Ouche, en Côte d’Or. « Il y a une réelle menace de privatisation des forêts, préjudiciable à la biodiversité, la rentabilité sera de mise » devait poursuivre Eric Béraud.

UN JOUR…UNE MARCHE…DES DÉBATS

« Chaque jour, les marcheurs dialoguent avec des habitants des communes traversées, nous allons à la rencontre des élus », remarque , Stéphane Carrusca. Garde forestier depuis 21 ans dont sept à Bray, dans le Clunysois, M. Carrusca est en charge de la coordination des rendez-vous programmés en soirée.

Mardi soir, à Beaune, lors de la projection du film « Le Temps des forêts », au cours d’une soirée débat, « La forêt n’est pas une plantation, ni un un champ de pétrole. Les protecteurs de la nature et les défenseurs de l’environnement soutiennent ces marches » a noté Laure Subirana, du réseau Forêt de France Nature Environnement. Laure Subirana et Jean Pierre Dubus, de l’association Beaunoise pour l’information de la gestion de l’universel et de l’environnement ( A.I.G.U.E) ont participé au débat de mardi soir.

LES RENCONTRES PUBLIQUES EN SOIRÉE LORS DES 7 ÉTAPES EN 71

Ce Jeudi 11 Octobre , étape Saint Romain-Epertully-Animation : contes du Morvan et discussion avec le Groupement Forestier du « Chat Sauvage »
Vendredi 12 Octobre , étape Saint Gervais Sur Couches-Saint Sernin du Bois : conférence sur l’avifaune en Saône et Loire.
Samedi 13 Octobre , étape Saint Sernin du Bois-Broye-18 H -19 H : Débat apéro-dinatoire et concert « Les oiseaux de passage ».
Dimanche 14 Octobre, Broye-Dettey, Projection du film « Le temps des forêts » à Montceau les Mines.
Lundi 15 Octobre, Dettey-Sainte Radegonde-Conférence sur les chiroptères.
Mardi 16 Octobre : Sainte Radegonde-Grury, conférence sur le « flottage du bois dans lerr
Mercredi 17 Octobre, Grury-Bourbon Lancy- Projection du film « Le Temps des forêts ».

(1) Les organisations syndicales : CFDT-Sud Solidaires-CGC-CGT-UNSA-FO
(2) La Capen 71- Autun Morvan Écologie-CACTUS (Collectif Associatif Citoyen, Tous Unis Solidaires de Chagny).
Nos photos : Les participants mercredi au départ de Beaune-Philippe Berger, le forestier, syndicaliste-Eric Béraud, le garde forestier, maire- Stéphane Carrusca, garde forestier dans le clunysois-Laure Subirina, de France Nature Environnement.